Un colloque sur la géo-ingénierie
Trois cents personnes de quarante pays, peu des pays en voie de développement ( l’inscription à cette 14ème conférence sur le climat s’élevait à 300 €), ont assisté aux sessions proposées du 18 au 22 août à Berlin, par l’IASS. Cet institut de recherche se veut le lien entre le monde scientifique et la société civile pour la géo-ingénierie. Aucun des cinq représentants de la société civile invités par l’IASS n’estimait que la Gestion du Rayonnement Solaire soit déjà en cours. La société civile était ainsi très faiblement représentée face à une énorme majorité de scientifiques favorables à la géo-ingénierie. Aucun scientifique opposé à la version officielle du réchauffement climatique n’avait été invité.
Politique et climat
Nous avons appris l’an passé, à l’occasion de notre droit de réponse au journal « L’âge de faire », que la référence obligée des médias français, en matière d’expertise climatique était Olivier Boucher. Nous avons découvert à cette occasion, un site internet nommé EuTRACE : « Évaluation Européenne Transdisciplinaire d’Ingénierie Climatique », où Olivier Boucher est le seul scientifique français à intervenir. EuTRACE est financé par la Commission Européenne. On y découvre que ses conseillers scientifiques sont entre autres : Alan Robock, Ken Caldeira et David Keith pour les plus connus, car financés par Bill Gates. Y figurent également deux personnalités de Greenpeace : David Santillo et Doug Parr.
Un extrait du flyer d’EuTRACE en français explique l’un des objectifs de cet organisme :
« A l’aide de nos connaissances des impacts et des incertitudes, nous estimons les potentielles conséquences sociales de la géo-ingénierie. Nous portons une attention particulière aux sujets tels que l’acceptation sociale, l’opinion publique et la faisabilité des options politiques.
Or, la directrice d’EuTRACE, Wanda Born travaille à Postdam pour l’IASS. Les trois scientifiques cités plus haut : Alan Robock, Ken Caldeira et David Keith sont aussi conseillers de l’IASS.
Qui dirige l’IASS ?
Son nom est peu connu en France, pourtant c’est un scientifique très influent en politique : Hans Schellnhuber. Il est président de l’institut de recherche sur le climat de Postdam (PIK -IASS), depuis sa création en 1991.On le considère comme le Pape du changement climatique et le père des 2°C de limite d’augmentation de la température prônée par l’ONU. Il participe depuis longtemps aux travaux du GIEC et fait partie d’un grand nombre de commissions sur le climat et l’ingénierie climatique. Conseiller scientifique de Mr Barroso, et toujours conseiller de Mme Merkel. L’IASS qui emploie 340 personnes, est notamment financé par le gouvernement fédéral allemand, l’état allemand du Brandebourg, le Fonds Européen de Développement Régional et des sources externes comme le Qatar.
Comme dans toutes les négociations internationales
La session d’ouverture a donné le ton : « Il est urgent de déployer la géo-ingénierie au lieu de l’incertitude, car les mesures de réduction des gaz à effet de serre ont échoué. » Cependant, la délégation officielle allemande a insisté sur l’importance de ces mesures de réduction et sur le besoin de changer les habitudes de consommation pour remplacer le nucléaire et les énergies fossiles par des énergies renouvelables. Selon elle : « La géo-ingénierie n’est qu’une réponse technique qui ne résoudra pas la cause du problème, elle ne s’occupe que du symptôme. »
Malgré une demande de distinction, à la session d’ouverture, entre « ingénierie climatique » et « géo-ingénierie », les deux termes ont été employés indistinctement. L’implication des militaires dans la manipulation du climat a été soigneusement évitée dans tous les discours, à l’exception d’un intervenant qui a affirmé que seuls les militaires disposaient de la structure, des techniques et des moyens pour la mise en œuvre des programmes de géo-ingénierie.
Lors d’une session intitulée : « Les scientifiques du climat et la société civile peuvent-ils travailler ensemble ? », un professeur a évoqué des procédures non-démocratiques et rappelé le principe de précaution. Selon lui, comme en médecine, la géo-ingénierie ne traite que le symptôme et pas la cause. La seule façon de remédier à la cause du changement climatique serait le recours aux énergies renouvelables.
Des interventions réalistes
* Les programmes derrière la géo-ingénierie n’ont rien à voir avec la science, mais concerne la sphère financière et politique.
* On ne peut prendre de décisions valables à partir de modélisation informatique.
* Existe-t-il des recherches sur les impacts de la géo-ingénierie ? Aucune réponse. A rapprocher de l’objectif d’EuTRACE ci-dessus : si ses membres ont une connaissance des impacts de la géo-ingénierie (« A l’aide de nos connaissances des impacts »), pourquoi n’y a-t-il eu aucune réponse ?
* Des millions ont été dépensés pour choisir le vocabulaire et orienter le débat public, parce que ceux qui contrôlent les mots, contrôlent le sujet.
* Il serait urgent de commencer un déploiement (de la géo-ingénierie) pour sauver des vies, pourtant aucune bonne décision ne peut être prise sous la pression, la peur ou le désespoir.
* Question : Pourquoi à votre avis, les grands médias n’ouvrent-ils pas le débat au public sur ce sujet ? Réponse : Parce que ce n’est qu’une solution hypothétique. !!!
* Question : Pensez-vous que les scientifiques soient responsables de leurs actions d’un point de vue légal ? Réponse : Oui.
Tolérance aux opposants
Lors d’une session, un auditeur a posé une question incluant le mot chemtrails. Aussitôt un monsieur dans l’assistance s’est levé pour demander au modérateur de ne pas répondre à la question, car cela légitimerait les théories conspirationnistes, et de ne pas admettre ces personnes dans le débat ! Tous les arguments sont dévalorisés si « conspirationnistes » ! De même, le GIEC exclut les scientifiques qui n’adhérent pas à la version officielle du réchauffement climatique. Mais cet auditeur était un futur intervenant : le modérateur a demandé le respect pour les inquiétudes exprimées dans la question. Les apparences d’ouverture du débat au public sont restées sauves.
Conclusion
Les peuples européens n’oublient pas que même lorsqu’ils sont consultés par référendum, même si une pétition européenne atteint un million de signatures, la Commission Européenne détient le privilège de ne pas tenir compte de leur avis.
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